Chatterie
de Domus Cats
(* Pour les détracteurs de la SP, lire "INCONVÉNIENTS ET AVANTAGES" en fin de page)
Stérilisation précoce des chatons
Samedi 21 Novembre 2020 (lien internet de cet article en fin de page)
Marie-Pierre FRANÇOIS, l'auteure de cet article déclare n'avoir aucun lien d'intérêt avec le sujet traité.
Réalisée depuis des décennies aux Etats-Unis, la stérilisation précoce des chatons (early spaying), c'est à dire avant quatre mois et même recommandée entre six et quatorze semaines par l'AAFP (American Association of Feline Practioners) et l'ISFM (International Society of Feline Medicine), reste peu pratiquée en France.
Pourtant, en prenant en compte les particularités du patient pédiatrique, l'intervention chirurgicale ne présente pas de difficultés techniques particulières, pas plus que de risques ou d'effets secondaires différents d'une stérilisation réalisée vers six mois, mais plutôt des avantages.
POURQUOI STÉRILISER SI JEUNE ?
L'âge de la stérilisation semble plus reposer sur l'habitude et elle est en général pratiquée vers six mois chez le chat. Pourtant, la puberté peut survenir bien avant, dès l'âge de quatre mois. Portées non désirées, vocalises, marquage urinaire, fugues et blessures ou maladies associées peuvent survenir avant l'intervention.
La stérilisation proposée dans les « forfaits chatons » lors du rappel de primo-vaccination est une bonne solution pour prévenir ces problèmes, pour les particuliers ou les associations de protection animale (il n'est en revanche pas recommandé de stériliser lors de la première injection vaccinale).
Elle répond aussi à une demande forte des éleveurs et acheteurs de chats de race.
SPÉCIFICITÉS PRÉ OPÉRATOIRES POUR LA STÉRILISATION DES CHATONS
Elle peut être pratiquée dès l'âge de six semaines, mais en pratique, c'est plutôt une question de poids, l'idéal étant d'opérer au-delà d'un kilogramme.
Le patient pédiatrique nécessite de prendre des précautions pré-opératoires. Il est en effet plus exposé à l'hypothermie et l'hypoglycémie.
Le jeûne préopératoire doit être court (maximum 4 heures). Il est indispensable que le chaton soit dans un environnement à température contrôlée. Il faut donc éviter toutes les surfaces froides et privilégier le tapis chauffant et la couverture. Dans le cas des portées, il est préférable de mettre les chatons ensemble dans le même box, ce qui réduit aussi le stress (cf. photo 1).
ANESTHÉSIE
Le chaton doit être pesé et la dose adaptée précisément pour éviter tout surdosage. Différents protocoles sont possibles.
- Le réseau KIND (Kitten Neutering Database)* propose plusieurs protocoles, en particulier le Kitten Quad : association à volumes égaux dans la même seringue de médétomidine 1mg/ml, kétamine 100 mg/ml, midazolam** 5mg/ml et buprénorphine 0,3 mg/ml, selon le tableau de posologie (cf. photo 2) ou consulter le site : http://www.kind.cats.org.uk/docs/CPAnaestheticProtocol.pdf.
Il existe également une application Kitten Quad (pour Apple ou Androïd) permettant d'obtenir directement la dose selon le poids.
Il est recommandé d'intuber et d'oxygéner les femelles.
- Un autre protocole peut être envisagé :
- prémédication buprénorphine,
- induction médétomidine + kétamine (suffisant pour castration),
- et intubation avec relais O2 +/- isoflurane sur femelles.
* Réseau KIND : Réseau créé en Grande-Bretagne qui émane des associations de protection animale britannique et qui rassemble les consensus vétérinaire. Il donne ainsi les protocoles de stérilisation juvénile (articles scientifiques, protocoles chirurgicaux et anesthésiques...) afin de fournir des informations pratiques et étayées aux vétérinaires. Il donne aussi la liste des vétérinaires britanniques pratiquant la stérilisation juvénile et rassemble des statistiques à ce sujet (fournies par les vétérinaires eux-mêmes).
** molécule sans AMM vétérinaire
PRÉPARATION ET DÉSINFECTION
La table d'opération ne doit pas être froide : recouverte d'une alèze ou d'un tapis plastifié isolant.
Dans l'idéal, il faut surveiller la température en per et post op : l'utilisation de thermochip est très pratique (cf. photo 3).
La tonte doit être minimale, et la désinfection se faire avec des solutions à température ambiante voire tiédies, et en tout cas éviter de mouiller largement le pelage pour ne pas refroidir l'animal.
LA CASTRATION DES CHATONS MÂLES
Les testicules des mâles de moins de trois mois sont très petits et souvent pas complètement descendus dans le scrotum, mais bien palpables et faciles à descendre en glissant le doigt sur la peau d'avant en arrière vers les bourses.
Positionner le (ou les) chaton(s) sur le dos avec les postérieurs ramenés vers l'avant permet de bien visualiser les testicules et de tondre la zone facilement avant de désinfecter (cf. photo 4).
On peut utiliser une compresse avec un petit trou pour servir de mini champ opératoire (cf. photo 5).
Les structures vasculaires et le cordon spermatique étant fins et fragiles, la technique des noeuds n'est pas recommandée.
Il faut privilégier la castration à testicule couvert soit avec une ligature, soit plutôt par auto ligature du cordon et structures vasculaires à l'aide d'un clamp, cette dernière technique étant beaucoup plus rapide et ne nécessitant pas de fil (cf. encadré 1).
Dans le cas d'une portée, les anesthésier et opérer ensemble serrés les uns aux autres réduit le risque d'hypothermie (cf. photos 4, 5 et 6).
-- Difficultés et contre-indications
La seule difficulté réside dans la taille parfois minuscule des testicules.
En cas de monorchidie, il faut toujours vérifier que le testicule n'est pas simplement 1 ou 2 cm plus haut en sous cutané (cf. photos 5).
Si le chaton est confirmé monorchide ou cryptorchide en intra abdominal, il est préférable d'attendre pour le castrer car le ou les testicules peuvent migrer plus tard et leur petite taille rend leur recherche compliquée et potentiellement longue dans l'abdomen, avec en parallèle une augmentation des risques d'hypothermie et hypovolémie sur le chaton.
L'OVARIECTOMIE DES CHATONS FEMELLES
A contrario, pour les femelles, l'ovariectomie est simple et comporte peu de différences avec l'intervention sur une femelle de six mois. En effet, les ovaires sont à peine plus petits (cf. photo 7). L'utérus n'ayant pas subi d'imprégnation hormonale est très fin et élastique. Les femelles prépubères, à de rares exceptions près, ont peu de graisse abdominale, ce qui rend la recherche des ovaires plus facile.
Il est possible de réaliser l'ovariectomie par les flancs, mais la technique recommandée par le réseau KIND est par la ligne blanche.
Vue la taille du chaton, il vaut mieux l'installer au bord de la table de chirurgie côté chirurgien, plutôt qu'au milieu, en particulier quand on opère seul(e), pour des raisons de confort opératoire.
Pour éviter les traumatismes liés à l'intubation, on peut utiliser un dispositif supra glottique (V-Gel ND) (cf. photo 8) plutôt qu'une sonde trachéale. La taille C1 convient aux chatons de moins de 2kg en général.
L'ovariectomie par la ligne blanche au crochet avec une mini ouverture est la plus rapide et efficace (voir l'article de Sabine Arbouille de la DT 150 de mai 2017).
Il faut utiliser le matériel le plus petit possible, en particulier petites pinces hémostatiques et mini écarteurs.
Les anglo-saxons privilégient une ovario hystérectomie systématiquement, afin de pratiquer des auto-ligatures du pédicule ovarien (qui nécessitent d'extérioriser l'utérus). Dans ce cas, l'ouverture sera environ 2 cm en dessous de l'ombilic.
Mais une ovariectomie classique se fait très facilement et permet de ne pas changer de technique entre un chaton et une chatte adulte (cf. encadré 2).
L'ouverture d'environ 0,5 à 1 cm se fera sous l'ombilic, avec recherche des cornes utérines avec le crochet atraumatique à boule, en faisant attention en particulier à gauche, pour ne pas léser la rate. Des mini écarteurs sont utiles pour soulever la paroi abdominale et faire glisser doucement le crochet le long de celle-ci. Les structures sont fines mais résistantes, faciles à extérioriser en l'absence de graisse intra abdominale.
L'ensemble des ligatures et sutures peut se faire avec une aiguillée de Vicryl déc 2 sur une petite aiguille courbe sertie. Pour les chatons d'association ou d'élevage qui partent rejoindre leur famille après l'intervention, la peau peut être suturée avec un point de Vicryl rapide ou un surjet intradermique ou une colle chirurgicale, ne nécessitant pas de contrôle post opératoire (cf. photo 9).
-- Difficultés et contre-indications
Les chatonnes étant remuantes, il vaut mieux faire un surjet sous cutané même si l'ouverture est petite. Par contre, éviter pansements et bandages pour ne pas perturber la femelle dans son comportement. Il faut en revanche bien prévenir qu'il peut survenir un nodule inflammatoire transitoire au niveau de la cicatrice, parfois impressionnant (taille d'une noix) mais qui rétrocède rapidement en une quinzaine de jours au plus. Les éventrations ou complications septiques sur la cicatrice sont très rares.
SURVEILLANCE POST OPÉRATOIRE
La température des chatons descend très vite, même en 5 mn de castration. Il est donc impératif de les mettre sur tapis chauffant ou bouillote au réveil, et les chatons se réchauffent aussi mutuellement dans les portées (cf. photos 10 et 11).
Le réveil est très rapide, en 10 à 30 minutes. Dès que le chaton est réveillé, il faut le réalimenter pour éviter l'hypoglycémie (cf. encadré 3).
A noter que l'utilisation de buprénorphine en prémédication réduit considérablement les vomissements lors de l'anesthésie et au réveil.
Si le chaton semble douloureux, on peut lui administrer, après le réveil, un anti-inflammatoire, ou renouveler l'administration de buprenorphine avant sa sortie pour prolonger l'effet.
INCONVÉNIENTS ET AVANTAGES
Les inconvénients sont essentiellement ... les idées reçues !
Les techniques chirurgicales ne sont pas plus compliquées, les protocoles anesthésiques sont connus, il faut prendre en compte l'âge du chaton pour essentiellement adapter le pré-op et post-op.
Il n'est pas rare de découvrir des kystes ovariens liquidiens (cf. photo 12) déjà présents sur des femelles de trois mois ; la stérilisation joue alors pleinement son rôle préventif dans l'apparition de chaleurs fortes et très précoces, voire de pyomètre ou fibroadénomatose dès les premières chaleurs.
Il y a une diminution du risque de cancer mammaire dès lors que la femelle est opérée avant sa puberté.
Il a été montré que la stérilisation précoce ne provoque pas de retard ou ralentissement de la croissance des chatons. Mais la fermeture des cartilages de croissance étant retardée par l'absence de puberté, les chatons stérilisés précocement dans une portée grandissent plus longtemps que ceux qui l'ont été plus tard.
Aucune incidence significative n'a pu être démontrée quant aux risques sur l'appareil urinaire : l'âge de stérilisation n'a pas d'influence sur le diamètre urétral ou le risque d'obstruction.
Concernant le comportement, outre l'absence de marquage et vocalises, il a été noté une diminution du comportement exploratoire mais il n'a pas été démontré de perturbations comportementales, sociales notamment.
Des études récentes ont également montré que les chatons stérilisés précocement présentent moins de dérégulation alimentaire post opératoire et ont moins tendance au surpoids.
Bien évidemment, la stérilisation précoce protège des portées non désirées et limite les abandons.
CONCLUSION
Pratiquée en routine depuis les années 80 aux Etats-Unis et, depuis près de 20 ans en France, par un certain nombre de praticiens, la stérilisation précoce des chatons ne présente pas plus de risques, de complexité ou d'effets secondaires que la stérilisation réalisée classiquement vers six mois.
Cette technique peut être proposée en laissant le choix au propriétaire, qui peut ainsi décider de stériliser à trois mois ou plus tard.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Table ronde Vétérinaire du 18 et 19 octobre 2017 à Paris pour un consensus sur la stérilisation précoce, organisée par Anne-Claire Gagnon (présentiel)
2. AAFP (American Association of Feline Practioners) https://catvets.com/public/PDFs/PositionStatements/EarlySpay&Neuter.pdf
3. ISFM (International Society of Feline Medicine ) http://www.thecatgroup.org.uk/policy_statements/neut.html
4. KIND http://www.kind.cats.org.uk/
5. Dry labs et chirurgie : Techniques de noeuds https://www.aspcapro.org/resource/knots-ties-spayneuter-surgery
6. Comparaison des techniques chirurgicales : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24821860/
7. Incidence sur la fermeture des cartilages de croissance :https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/9238769/
8. Étude de Howe et al., Incidence sur le tractus urinaire, 2000 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11110455/
9. Allaway 2016 & 2017 , Age de stérilisation et conséquences sur le poids et le métabolisme https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5468748/ et https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5152928/
LIRE LE PDF DE L'ARTICLE
Article paru dans La Dépêche Technique n° 181
La stérilisation précoce
La stérilisation précoce (Dossier Véto, Spécial chats no 16)
Dossier véto
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La stérilisation précoce
Texte : Par les Docteurs vétérinaires Elise Malandain et Anne-Claire Chappuis-Gagnon
Pour l’éleveur passionné, le renouvellement des reproducteurs est primordial, mais il est tout aussi souhaitable que des sujets non destinés à la reproduction, et vendus comme animaux de compagnie, ne soient pas accouplés. Face à ce problème, les éleveurs Outre-Atlantique pratiquent depuis de nombreuses années la stérilisation dite « précoce ». En France, ces opérations, pratiquées entre 2 et 3 mois, sont toujours l’objet de vives réticences..
L’intervention
Il est possible de stériliser un chaton à partir de 7 semaines. La technique chirurgicale est exactement la même que sur un chat plus âgé.
Elle est pratiquée couramment dans les pays anglo- saxons depuis plus de 15 ans maintenant, avec deux indications majeures :
␣␣La stérilisation des chatons errants, non destinés à l’adoption, trappés le plus tôt possible et remis dans l’environnement ensuite, après avoir été vaccinés et stérilisés,
␣␣La stérilisation des chatons de pure race pour lesquels les éleveurs ont ainsi la garantie que les ac- quéreurs ne les feront pas reproduire.
Technique
La technique ne présente aucune difficulté, bien au contraire : tous ceux qui la pratiquent témoignent de la facilité à trouver des cornes utérines et des ovaires qui ont, dès l’âge de 7 semaines, la taille et le volume qu’ils ont à 6 mois, le tout dans un environnement dépourvu de graisse.
Chez le mâle, le volume des testicules n’est pas aussi développé qu’il le sera à 6 mois, mais la castration dès l’âge de 7 semaines ne pose pas de problème technique... sauf sur les races à développement lent comme le Persan, le Scottish et parfois le British où on ne peut parfois parler de cryptorchidie* définitive qu’à 6 à 10 mois.
* absence d’un ou des deux testicules dans le scrotum 42 - Spécial Chats n°16
L’anesthésie du chaton, un risque majeur ?
L’état général du chaton est primordial, seuls des animaux en bonne santé et correctement vermifugés (attention au risque d’anémie) pourront être opérés. L’anesthésie générale demande beaucoup de soins et de vigilance puisque le poids du chaton peut varier de 700 gr à 2 kg, selon l’âge auquel il est stérilisé. Chez le chaton, le risque d’hypoglycémie est plus important que chez un adulte : en effet, les chatons ont plus de mal à maintenir une glycémie normale en l’absence de repas. La mise à jeun chez les chatons doit donc s’effectuer plus tardivement. Un délai de 4 à 5 heures entre le dernier repas et la chirurgie doit être respecté. La diète qui ne doit pas dépasser 3 à 4 heures sur des chatons de 7 à 8 semaines, suivie d’une ré-alimentation une heure après l’intervention (l’hypoglycémie est rapide et entraîne une hypothermie qui va consommer beaucoup d’oxygène), et sur le maintien de la température cor- porelle en utilisant des moyens sûrs comme un tapis chauf- fant, une couverture polaire avec une alèse placés sous le chaton, des gants d’examen remplis d’une eau dont on aura préalablement vérifié la température et qu’on ne laissera pas refroidir au contact du chaton. Les brûlures sont très fréquentes avec des gants remplis d’eau trop chaude ou avec des lampes infrarouges. Aussi futiles paraissent-ils en apparence, tous ces conseils sont utiles et contribuent à une bonne anesthésie suivie d’un excellent réveil. Enfin, les suites opératoires sont souvent moins difficiles pour le chaton que pour l’adulte.
Au préalable à l’intervention, quand c’est possible, il est souhaitable que le chaton ait reçu au moins la première injection de vaccination contre la panleucopénie, l’herpès virose et les Caliciviroses.
Ni les études européennes, ni les études américaines, n’ont pu mettre en évidence la moindre incidence dommageable pour la santé et le développement du chat stérilisé précocement. La stérilisation précoce n’est donc aucunement dangereuse pour la santé du chat.
Les idées reçues
La croissance
On dit souvent que la stérilisation réalisée lors du jeune âge entraîne une croissance réduite, et donc de petits individus. Or, les hormones sexuelles (testostérone et œstradiol) interviennent dans la fermeture des cartilages de croissance, ce qui pourrait au contraire laisser penser à une croissance plus importante. Des études statistiques, réalisées aux Etats Unis, ne montrent pas ou très peu de différence de fermeture des cartilages de croissance et de taille adulte, que le chat ait été stérilisé à 7 semaines ou à 7 mois. Eventuellement, il faut alors s’attendre à ce que le chaton soit très légèrement plus grand en fin de croissance.
Les calculs urinaires chez le mâle
La castration précoce du chat mâle a longtemps été accusée de favoriser l’apparition de calculs urinaires, par diminution du diamètre de l’urètre (conduit reliant la vessie au méat urinaire). Des mesures ont été réalisées en comparant les diamètres urétraux de chats castrés à 7 semaines et à 7 mois et n’ont montré aucune différence. La castration précoce n’est donc pas en soi un risque supplémentaire de calculs urinaires. Par contre, le développement du pénis est limité chez les animaux castrés très jeunes, et son extériorisation devient alors plus difficile que chez des animaux castrés plus tardivement.
L’obésité
Bien que l’obésité puisse survenir chez tous les chats (castrés ou entiers) et que l’activité et la nourriture jouent un rôle prépondérant, les animaux castrés ont un risque d’obésité plus élevé, du fait d’une diminution des besoins énergétiques liés à la castration. La stérilisation précoce n’entraîne pas de hausse de ce risque par rapport à une stérilisation plus tardive. II convient, quel que soit l’âge de l’opération, d’adopter des mesures préventives de la prise de poids.
Les avantages de la stérilisation précoce
Les tumeurs mammaires chez la femelle
Les chattes castrées ont environ sept fois moins de risques que leurs congénères intactes
de développer une tumeur mammaire. Chez la chatte, ces tumeurs sont d’ailleurs souvent de très mauvais pronostic (90% de malignité). Pour réduire ce risque au maximum, il convient de stériliser les chattes avant leurs premières chaleurs, ce qui n’est pas toujours le cas des femelles opérées aux alentours de 7 ou 8 mois.
Les troubles du comportement (marquages urinaires) chez le mâle
On note chez les mâles stérilisés précocement une nette diminution des troubles du comportement liés à la montée hormonale (entre 5 et 8 mois). Ceux-ci se représentant souvent par du marquage urinaire, apparenté par les maîtres à des troubles du comportement et étant responsable de 15 % des abandons en France.
La reproduction non désirée
II est évident que l’anesthésie d’un chaton de 2 mois est plus délicate, et nécessite une expérience particulière. Ceci étant, pratiquée dans de bonnes conditions, elle ne présente pas plus de risques. Selon le même principe, nombreux sont les propriétaires de chattes qui pensent bien faire en attendant que les premières chaleurs de la femelle soient passées pour pratiquer la stérilisation, voire même qui partent du principe qu’une chatte a « besoin » d’avoir une portée dans sa vie. Cette vision anthropomorphique est trompeuse car faire naitre des chatons est avant tout le désir du maître. Il n’a jamais été prouvé que le sentiment maternel, inconnu jusqu’alors, soit indispensable au bonheur d’une chatte. Il peut sembler par ailleurs, cruel de l’en priver ensuite. Quant au légendaire bien-être physiologique, une chatte ayant eu ses premières chaleurs ou ayant eu une portée a 57 % de chances en plus de développer des tumeurs mammaires, mortelles dans la plupart des cas. Cette position, terriblement anthropomorphique contribue au développement de la population de chats errants en France, puisqu’il n’est pas toujours facile de placer les chatons issus de ces portées.
Le point de vue des éleveurs
Bien entendu, si la stérilisation précoce est avantageuse pour nos chats, elle l’est également pour les éleveurs : elle leur permet de réduire le pool génétique (donc d’en avoir la maîtrise) et évite surtout l’éparpillement de leurs lignées. L’éleveur travaille quotidiennement pour l’amélioration de la race et certains chatons doivent reproduire, d’autres non. L’éleveur est dans ce cas le meilleur juge, et sa décision repose toujours sur le bien-être du chat, sa santé et l’avenir du cheptel. Par ailleurs, face à l’appel de la nature, un accouplement accidentel entre un chat de race et partenaire de hasard présente de nombreux risques : maladies (sida du chat), incompatibilité de groupe sanguin, tares génétiques, portées trop nombreuses, chatons difficile à placer... On ne s’improvise pas éleveur !
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